Ce post fait écho à des expériences récentes qui ne se sont pas passées comme je le souhaitais et avec lesquelles je suis encore mal à l’aise.

La toute dernière en date : la fin d’une série de litiges m’opposant à mes anciens propriétaires.

Ca y est c’est terminé. Je peux ne plus en parler, ma caution a finalement été rendue (après des emails, des textos, des appels restés sans réponse, et bien sûr elle ne m’a pas été rendue entièrement), je n’ai plus aucun contact à avoir avec eux. Malgré tout, je ressens un malaise, une immense colère, l’envie de leur envoyer un email bien corsé pour essuyer tout ce que j’ai sur le cœur, et surtout pour leur souhaiter de tomber sur des locataires terribles juste pour qu’ils payent. Qu’ils payent pour leur malhonnêteté, pour leur mauvaise foi et leur manque de respect.

A l’heure actuelle, je devrais être soulagée, pourtant c’est de la colère que je ressens. Et un malaise, le malaise de m’être faite avoir, le malaise de ne pas avoir été écoutée ni traitée avec respect lors de nos échanges en direct. Le malaise du  « J’aurai dû dire ci, ou j’aurai du dire ça », le malaise d’avoir cru que ça aurait pu se passer différemment. Et le malaise de ressentir de la colère envers ces gens-là alors qu’ils ne la méritent pas.

Ces derniers mois j’ai également été amenée à quitter un temps partiel dans lequel je ne me sentais plus respectée. Depuis, à chaque fois que je repense à cette expérience, au fait de pouvoir croiser ces personnes par hasard, je me crispe et je ressens ce même malaise. J’aurai aimé que ça se termine différemment, ou que ça n’ait pas besoin de se terminer. J’aurai aimé savoir dire les choses qui ne m’allaient pas et surtout être écoutée. Et j’aurai aimé être traitée avec respect tout au long de cette expérience, que l’on ne me reproche pas de ne pas passer le balais dans le bon sens par exemple (même si le résultat était le même), ou que l’on ne me demande pas de vider la poubelle en donnant simple un coup de pied dedans « Et, La poubelle? ». J’aurai aimée être respectée, et « j’aurai dû hausser le ton avant, poser mes limites avant »… Bref même schéma.

Il y a quelques années c’est une amitié qui s’est achevée dans la colère, la haine et les regrets. Une amitié qui d’un coup a explosée. A force de ne rien dire, de tout garder pour soi des 2 côtés, la goutte d’eau a fait déborder le vase, et nous avions atteint un point de non-retour.  Aujourd’hui je n’ai plus de nouvelles de cette personne, et je n’ai plus envie d’en avoir, parce que j’ai été blessée, et parce que même si de l’eau a coulé sous les ponts, mes pensées, mes souvenirs hantent toujours la représentation que je me fais d’elle. Parce que je n’ai pas pu le lui dire, parce que je ne ne me suis  pas sentie écoutée ni respectée.

Pour le moment, je n’ai pas envie de recroiser ces fantômes, malgré tout je sais que si je veux qu’ils cessent de me hanter je dois les accepter et faire la paix avec eux. Ce n’est pas en évitant le lieu où je travaillais, ou en supprimant ces personnes de mes réseaux sociaux ou emails que j’arriverai à m’en débarrasser. La solution n’est pas d’éviter la source de la douleur ou du mal être. C’est en les regardant en face : Pourquoi je me suis sentie blessée ? Pourquoi n’ai-je pas réussi à dire les choses au moment où elles devaient être dites ? Pourquoi je ne me suis pas sentie écoutée ? Respectée ? Lesquelles de mes valeurs ont été atteintes ?

Ce qui est drôle (si on peut y voir de l’humour), c’est que je suis face à ce même schéma sur mon tapis de yoga. J’ai longtemps pratiqué sans écouter les petits signaux de mon corps me prévenant que j’allais trop loin. Aujourd’hui, j’ai une douleur dans le bas du dos que je n’arrive pas à faire passer. Je l’ai entendue, je ne l’ai pas écoutée. Je n’ai pas modifié ma pratique jusqu’au jour où j’assistais à un atelier dans lequel le professeur a dit « Si vous pratiquez dans la douleur, vous ne cultiverez que de la douleur », autrement dit jamais tes douleurs ne passerons si tu ne les écoutes pas. Ca m’a touché, parce que même si cela semble logique, ma pratique n’allait pas dans ce sens. Depuis, j’amène sur mon tapis plus de conscience et de profondeur. Pourtant, je sais que ce n’est pas encore assez, je tâtonne, j’entends, même je ne suis pas encore assez attentive. Attention, je ne me mets pas la pression, j’y vais pas à pas, j’expérimente. Et je suis sûre que cette douleur restera là tant que je ne l’aurai pas écoutée, respectée, ET tant que je n’aurai pas dialogué avec elle. Tout comme mes fantômes du passé.

Alors oui je sais que vous êtes là, mes petits fantômes, ma douleur, donnez-moi le temps de vous explorer, de vous comprendre et après seulement, je vous laisserai filer…  En attendant je crois que nous avons des choses à nous dire…