Cette semaine dans les cours de yoga, nous avons exploré le 4ème aphorisme des Yoga Sutras de Patanjali.
Je propose cette étude par la lecture de Yoga-Sutra, Miroir de Soi de Bernard Bouanchaud.
Vrttisarupyam itaratra
Autrement, il y a identification aux activités [psychiques]
« C’est l’ÉTAT ORDINAIRE où l’esprit se disperse et fait apparaître dans le champs de la conscience une vision subjective partiellement déformée qui est une cause de souffrance. L’Homme joue un rôle comme un acteur sur scène. Il s’identifie au personnage qu’il « interprète ». Il est ballotté par les événements et les remous de son esprit. […]
Combien sommes nous à voir plutôt les inconvénients de ce que nous sommes ou vivons – profession, situation familiale, activités diverses, et même constitution physique et mentale – et plutôt les avantages de ce que sont ou ce que vivent les autres.«
Cet aphorisme nous dit que lorsque nous ne sommes pas en État de yoga, lorsque nous sommes dans un état de conscience ordinaire, alors nous percevons la réalité à travers un prisme. Ce prisme est constitué de tout ce que nous avons intégré depuis notre naissance, par notre éducation, par notre culture, par notre environnement social, par notre environnement tout court.
Cette vision de la réalité erronée est cause de souffrance. Nous oublions que nous ne voyons qu’une réalité partielle, ou bien uniquement celle que nous décidons de voir, en omettant la vision globale d’une situation.
C’est quelque chose qui est flagrant et décuplé aujourd’hui à l’heure de l’information ultra disponible, et des réseaux sociaux. Nous nous faisons une idée de la réalité et nous nous forgeons une opinion, parfois cause de souffrance, de comparaison, de désamour de soi, en oubliant que nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg. La pratique du yoga nous invite à élargir notre regard et notre champ de conscience, de façon à ne plus faire de cette identification une source de souffrance.